La soixantaine révolue, le nommé EBOA, taximan de profession est la première victime à succomber au virus mortel. Originaire de l’arrondissement de Ndikinimeki, dans le département du Mbam et Inoubou, région du Centre cet homme populaire a marqué sa présence par ces somptueux services. Père de plusieurs enfants, son décès apparaît comme un coup fatal difficile à digérer. Une mort étrange qui restera graver dans les mémoires des populations.
L’hôpital de District de la commune de Ndikinimeki était en pleine ébullition dans la soirée du 23 au 24 juillet 2020. Pour cause, la détention du corps sans vie d'un malade atteint de COVID19 par les responsables sanitaires. À l’annonce de cette triste nouvelle à la famille du défunt, cette dernière va soudainement prendre d’assaut les couloirs dudit centre de santé. Stupéfaite et controversée, c’est avec dysphorie qu'elle va se présenter devant les médecins pour plus d’informations concernant la mort de leur membre. D’après des sources concordantes, le patient se serait rendu tout affaibli à l’hôpital pour des problèmes de santé. À son arrivé, des soins intensifs lui ont été administrés. Ayant diagnostiqués des difficultés respiratoires, les médecins vont lui mettre sous oxygène. Quelques minutes plus tard, il est conduit dans une autre formation sanitaire privée de la place pour effectuer une radiographie.
Toujours fixé à son oxygène, le malade va tenir le coup jusqu'au lieu indiqué. Le test étant réalisé, il va être reconduit dans le centre d’accueil. Malheureusement pour lui, il va rendre l’âme sur le chemin de retour. Le patient ayant été testé positif au coronavirus, son corps va être scellé et retenu à l’hôpital. A l’écoute de toutes ces explications difficiles à avaler, la famille va sans doute se révolter et réclamer le corps de leur membre. Les médecins face à cette attitude, vont réitérer leurs mots pour mieux éclairer la lanterne de ces derniers qui semblaient ne rien appréhender.
Les hommes en blouse quant à eux vont rester ferme sur leur décision celle de procéder à l’enterrement personnel du corps tel que recommandé par le ministère de la santé publique. En revanche, la famille très courroucée, va afficher des comportements déviants occasionnant ainsi des éclats de voix lesquelles vont attirer la curiosité de la population venue nombreuse vivre la scène. Munis d’armes blanches pour la plupart, ils vont menacer à coup dur les agents de la santé. Pris de panique, ils vont alerter les forces de maintien de l’ordre pour une intervention rapide. Mis au parfum de la situation, ils vont immédiatement descendre sur les lieux en compagnie de quelques autorités administratives de la localité.
Ce fût du lourd. On a assisté à une réelle altercation entre la famille et les hommes en tenues. Grâce à leurs performances et tactiques guerrières, ils vont mettre la main sur ces derniers jusqu'au retour au calme. En effet, pour la famille, tout ceci n'a été qu'une mise en scène car selon elle, leur frère ne présentait aucun symptôme de la maladie virale. Par ailleurs, elle évoque le fait que l’hôpital ne dispose d’aucun matériel approprié pour la réalisation des tests du Covid 19.
cIl s’agit tout simplement d'une arnaque à ciel ouvert. Dans leurs propos jugés déplacés, ils exigent aux médecins de leur montrer tous les équipements de prise en charge des malades infectés du coronavirus. Dans la quête de la paix, les médecins vont répondre à leurs préoccupations en leur présentant les résultats qui attestent l’effectivité de la présence du virus dans le corps. Nonobstant ces documents et autres preuves, la famille va rester sur la défensive et réclamer à nouveau le corps. Malheureusement pour elle, les médecins ne succombent pas à leurs caprices et menaces.
Les populations y compris les malades n'ont pas été de tout repos durant toute cette nuit marquée par un évènement cruel ayant frappé plus d'un. Entre pleure et consternation, certains ont finis par se lasser et rebrousser chemin. D'autre par contre ont tenu à échanger avec les autorités compétentes pour un arrangement à l’amiable. Après plusieurs heures de concertation, certains membres de la famille éplorée vont approuver l’idée et s'accorder avec eux.
C’est finalement aux sorties de cette assise, que les hommes en blouse blanche vont se préparer physiquement pour conduire le défunt à sa dernière demeure dans le strict respect des prescriptions gouvernementale. Outre cette polémique, les autorités administratives et le corps sanitaire ont pris l’initiative de mettre en quarantaine les personnes ayant été en contact avec le mort y compris les locaux de ces derniers. Chose qui n'a pas été évidente à cause de la violence de quelques uns qui n'ont pas daigné autoriser à ceux -ci de franchir le seuil de leurs portes pour une quelconque désinfection.
Notons ici qu'il se pose un réel problème de considération de la pandémie qui pourtant fait des milliers de victimes dans le monde. Une profonde sensibilisation se veut dans cette partie du pays pour édifier davantage les populations sur les risques encourus et la pratique des mesures barrières édictées par les pouvoirs publics. Les autorités gagneraient à veiller au strict respect des consignes sanitaires pour limiter voire barrer la route au virus meurtrier en plein expansion dans la ville. Ceci dans le souci de sauver des vies.