Le peuple Banen est installé dans les arrondissements de Ndikiniméki, et Nitoukou dans la région du centre, département du Mbam et Inoubou et l’arrondissement de Yingui dans la région du littoral, département du Nkam. Il est la Principale victime des conflits qui ont précédés l’indépendance du Cameroun. Depuis peu, ils s’opposent au projet de l’Etat de classement d’une partie de son territoire de 64 milles ha.
Un peuple meurtri
Le ton est monté d’un cran. Depuis le mois de Février 2020. D’un peuple qui depuis 1963 attend impatiemment la promesse à lui faite par le jeune Etat du Cameroun indépendant. Sa majesté Dipita Gaston, chef du canton Indick’Biakat à Yingui confesse « Nous avons été contraints d’abandonner nos villages, nos terres en 1963 sur la demande des autorités qui voulaient nous protéger des assauts des indépendantistes qu’on appelait à l’époque des maquisards. La promesse nous a été faite de faciliter notre retour une fois la zone pacifiée » Près de 57 ans après, rien n’y fit. On attend toujours la viabilisation des villages victimes des pillages. Les populations qui y vivent de chasse, de pêche et d’agriculture ont de la peine à écouler le fruit de leur labeur. Entre Ndokbassaben à Ndikiniméki et Mossè à Yingui, il n’y a ni infrastructure, ni point d’eau, ni école, ni centre de santé.
Un peuple désabusé
Un adage populaire dit qu’un malheur ne vient jamais seul. Et c‘est la goutte d’eau venue déborder. Cet avis public, du ministre des forêts et de la faune, en date du 4 février 2020, Adressée au préfet du département du Nkam à Yabassi « portant classement dans le domaine privé de l’Etat d’une zone de la forêt située dans les régions du littoral et du centre, départements du Nkam, de la sanaga maritime et du Mbam-et-inoubou, arrondissements de Yingui, de Ngambe et de Ndikiniméki » Il s’agit d’une zone de production de plus de 64 000 Ha appartenant au peuple Banen qui deviendra le domaine privé de l’Etat. Soit une cinquantaines de villages expropriés. Toutes choses ayant provoquées l’ire au sein du peuple Banen. Un important activisme est né autour de cette affaire. Comme un seul homme, les Banen se sont levés pour dire « les Banen disent non à la vente de leurs terres » A l’instigation de Samuel Moth, député RDPC du Nkam, des chefs traditionnels, des élites et associations, une rencontre a eu lieu Samedi 13 juin à Douala. Pour rechercher des solutions et voir ce que rapporte cette Unité Forestière d’Aménagement (UFA) que veut créer l’Etat dans cette zone.